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Il faudra faire le ménage

Réveil grimaçant

trop pâles douleurs

chasse un sommeil venteux


y demeure un assemblage

rêves désordonnés

lourds de sens déçu

dessous me dépose

un goût amer

entre les deux oreilles


le nommer

se prononce en lettres difficiles


les mots se sont perdus

au tréfonds de ma gorge


/


Une peur chapiteau

est venue cimenter

mes inquiétudes papillons

en monarque prison


c'est là

ça veut exister

ça prend racine

au fond de mon sang

dans le trou de glaise

creusé à force de trop piler

toujours à la même place


comme cette cage

tamisée d’angoisses cernées

invisibles dans la clarté plate

des néons de fin fond d'allée

barreaux drabes

mais frêles mais pas tuables

enserrant

tête épaules genoux orteils

étouffant

jusqu’à rendre fou

évoquant

les murmures qui nous consument


Par dépit, par amour

je tente

hâtive vainement

de normaliser le moton

où tout accroche

pour s'y faner l'impuissance


il y a de ces trésors pourris

impossibles à enfouir


apaisement en quête de toutes pièces

assouvi mon corps quotidien un naufrage


course déboire

relais de gut feelings incompris

les uns par-dessus les autres

ça se chamaille la voix


tourne et tourne le bâton

de la parole hurlante

aux cris chuchotés de peine ou de force


tournent et tournent les pensées

un crâne de verre

à ramasser à la petite cuillère


aucun moment pour souffler

ça virevolte

aucun moment pour me poser

ça chavire les certitudes

aucun moment pour réfléchir

ça me mets à nu


jusqu’à y déceler mes organes


ils sont tout à l’envers

il faudra faire le ménage


/


Une naissance comme un cri

l’origine des perceptions

échouer à retenir

la déchirure du temps


La brume s'est renversée sur mon lit

elle ne partira pas au lavage


/

Prendre l’espace

de penser s’arrêter

un souffle de quelques jours


juste assez pour

savourer

brise sauvage

un air à s’effleurer les joues frissons


juste assez pour

goûter

sérénité saline

se frottant à tes lèvres


mais trop court pour

grappiller le temps

de se vider

l’âme jusqu’à plus soif


trop court pour se réavaler

de travers

se repeigner

la peau transie

dans le miroir de larmes, se remonter

la face longtemps

d'un selfie


trop court pour se retoucher

le bout de la beauté béante

ou juste

s'en reconvaincre


trop court pour se recharger

avant l'aveugle

replongée

quotidien à 100 milles à l’heure


les yeux refermés

quatre mains sur le volant

on sait pu où revirer

ça vire de d'sour

ça l'air qu'on est juste rendu bon

à refaire nos u-turns


à recommencer un début

qui a jamais eu de fin

à réécrire les poussières fautives

d'un carrefour cul-de-sac


à court de re-


trop court anyway


le char s'en vient scrap

tout court.


- mai 2021 -


Photo 1 : crédit Hubert Trépanier; Montréal (Qc)

Kanien:ke (territoire ancestral de la Première Nation Kanien'kehá:ka)

Photo 2 : crédit Hubert Trépanier; Lac Fontbonne, Preisac (Qc)

Anicinapek O Takiwa (territoire ancestral de la Première Nation Abitibiwinni)

Nitakinan (territoire ancestral de la Première Nation Anishinabeg)

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