Pour en finir avec le firmament
- huberttrepanier
- Feb 3, 2024
- 2 min read
Updated: Feb 7, 2024
t’as mis ta robe à fleurs
un jour de pluie
pi des échardes dans mes bas de laine
je sais pas si je suis plus moi sans toi
mais j’ai perdu un boutte de peau
quand t’as décidé de prendre le champ
*

acte I
Naufrages quotidiens
Le cœur de la grande ours
dévore mes intempéries temporelles
ton visage nénuphar
me convie à marée basse
un soupçon fraye les rivières sans fond
si notre ombre meure à l’est
de quel côté se trouve notre étoile
il n’y a jamais de petite fin
que des naufrages quotidiens
*
acte II
Sous le ciel parenthèse
Tu démaquilles mon âme
en soupçons d’innommables
petits bibelots où s’accrocher les heures
à recoller par temps festif
il pleut des arc-en-ciel
que la raison ignore
je ne sais pas si
je chante
ou si
je me noie
de trop te regarder
tes mains couvrent mes yeux
et tu nommes toutes les rides
racontant nos visages
et tu nommes toutes les cimes
où s’accrochent les nuages
je suis de saveur conifère
tu tires vers le feuillu
rencontrons nous à mi-chemin
dans la forêt mixte
de toutes les nuances
prenons vacances de nos vies
au cœur de la luxuriante Laurentie

offrons des rêves carnivores
où se perdre à tâtons
sous le ciel parenthèse
un mièvre chagrin
prend la pose
sur le sable de ta peau
le dessin d’une rivière
crève moi d’être nous
confinement de nostalgie
*
acte III
Nous sommes diaphanes
Un rayon camomille
a sifflé mon soleil
entre les branches
d’un mois d’août
qui aura durée toute ma vie
une fois de plus
une vie de plus
au sein de tes battements de pierre
parmi les discours
beuveries apostrophes
le long de mes joues
je sculpte mon présent
aveugle sous les draps
mon ombre familière
cultive des lendemains levants
je crie ton nom
dans toutes les langues
qu’on s’était inventées
mais ton cœur est ventriloque
il ne peut que dire
que saisir en parcelle
le soupir de mes yeux

j’avance vers un ciel
sans compter les secondes
un bas de laine troué laisse échapper nos histoires coffre-fort
j’avance vers un ciel
sans compter
un passant nous croise sans nous voir nous sommes diaphanes
j’avance vers un ciel
la pluie rouille sur ma peau tu es à des kilomètres de mes bras si je touche tes doigts
j’avance vers
un point de mire inconnu pour ameuter le vide perplexe fuite à l’endos de mes îles
tous les sentiers sont des sutures en cours de guérison
j’avance
à demi-mot en larmes sèches entre les peurs hors de ta bouche incendie je trouve refuge
et
j’avance
- mai/juin/juillet 2023 -
Photo 1 : Crédit Hubert Trépanier; Preissac, Abitibi-Témiscamingue (Qc);
Anicinapek O Takiwa (territoire ancestral de la Première Nation Abitibiwinni);
Nitakinan (territoire ancestral de la Première Nation Anishinabeg)
Photos 2-3 : Crédit Hubert Trépanier; Réservoir du Poisson Blanc, Notre-Dame-du-Laus (Qc);
Nitakinan (territoire ancestral de la Première Nation Anishinabeg





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